Un potager pour cultiver l’espoir et faire germer le bien-être

Créé en 1989, le potager de l’Unité intersectorielle de sociothérapie est bien plus qu’un simple espace de culture de légumes et de fruits pour les patients de l’Établissement public de santé mentale de la Marne. Il est un lieu de soins qui favorise l’autonomie, la confiance en soi, la prise de responsabilités. Il est également un lieu de partage.

Sur le site Pierre-Briquet, au sein de l’Unité Intersectorielle de Sociothérapie (UIS), un vaste potager attire l’œil en cet été. De belles fraises et framboises mûrissent aux côtés de tomates, poivrons, pommes de terre, carottes, courgettes et autres concombres gorgés de soleil. Des fruits et légumes de saison que cueille avec plaisir Olivier, 53 ans, hospitalisé à l’Unité de Soins Complexes en Addictologie de Châlons-en-Champagne (USCAC). « Depuis un mois et demi, je viens travailler au jardin. Cela me plaît, ça passe le temps », confie-t-il le sourire aux lèvres. Olivier a planté des choux, des betteraves rouges, des poireaux, des tomates et des concombres qu’il a ensuite soigneusement arrosés. « J’aime voir pousser les légumes et les fruits ! Ici, je me sens bien, je suis heureux ». « Ça m’apaise », ajoute André, 57 ans, qui vient pratiquement tous les jours désherber et arroser.

Créé en 1989 par des soignants et des patients de l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne, ce potager qui s’étend sur 2 000 m2 était tout d’abord destiné aux personnes hospitalisées en long séjour ayant un projet de réinsertion. Au fil du temps, il accueille les patients en long séjour ayant un projet de réinsertion. Aujourd’hui, il accueille les patients des différentes unités de l’établissement, sur indication médicale.

De réelles vertus thérapeutiques

Dans cet écrin de verdure, 3 professionnels de l’UIS les prennent en charge individuellement ou en groupe : Régine Menis, infirmière en secteur psychiatrique, Ludovic Salon, aide-soignant, et Bruno Etienne, agent de maîtrise. « Le travail est adapté en fonction du handicap, de la pathologie, de l’état du jour du patient, du temps et de la saison », souligne Corinne Digot, cadre de santé. Entre la plantation, le repiquage, l’entretien, les tâches à accomplir sont nombreuses et diversifiées. « Nous avons toujours quelque chose à proposer », affirme Bruno Etienne.

Chaque encadrant apporte ses compétences et ses connaissances de la médiation au service des patients. Il communique également sa passion pour le jardin et la nature. « Le jardinage a de réelles vertus thérapeutiques », constate l’équipe qui cite notamment « la concentration », « la confiance en soi ».

Deux serres se dressent au fond du potager. « C’est là que nous faisons les semis, indique Ludovic Salon. C’est là aussi que nous réalisons des essais. » Chaque année, des variétés peu connus sont expérimentées. Après la courge sicilienne cucuzza l’an dernier, ces jardiniers ont choisi de cultiver cet été la courge luffa, une espèce qui ressemble à des concombres en forme de massue. « Nous faisons participer les patients au choix des graines, des variétés à planter », précise cet aide-soignant.

Chaque année, au mois de mai, une vente de plants de légumes et de fleurs à repiquer est organisée pour le personnel de l’établissement aussi bien sur le site Pierre-Briquet qu’à la clinique Henri-Ey à Reims. Près de 9 000 plants, toutes variétés confondues, ont été cultivés cette année et écoulés. Une troisième serre plus spacieuse sera installée au début de l’automne. « Nous disposerons ainsi de davantage d’espace pour stocker nos plants et le confort de travail sera amélioré », prévient Ludovic Salon.

Il y a deux ans, des arbres fruitiers ont été plantés : pommiers, cerisiers, mirabelliers, abricotiers. À la rentrée de septembre, une collecte de pommes est organisée. Direction : le pressoir de Foucaucourt-sur-Thabas., dans la Meuse. Le jus de fruits élaboré est ensuite dégusté et partagé par l’ensemble des patients et soignants lors de moments conviviaux organisés par l’UIS. Comme le résume David, 49 ans, hospitalisé à U4 : « Au potager, je rencontre du monde ; je pense à autre chose ».

- Un partenariat signé avec la Ville -
L’EPSM de la Marne a signé en 2021 une convention avec la Ville de Châlons-en-Champagne pour favoriser l’inclusion des patients dans la société. Cinq patients et 2 soignants de l’UIS participent ainsi à l’aménagement paysager du rond-point Charlier, face à la MAS Les Alouettes, ainsi que sur différentes manifestations : stand de la Ville à la Foire de Châlons, Challoween, marché de Noël...

L'Établissement Public de Santé Mentale de la Marne
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