1 Comment est né Psicocap+ ?
F.I et J.-R.M : « Lors de l’élaboration du projet territorial en santé mentale auquel j’ai participé, nous nous sommes rendus compte que nous avions besoin d’un observatoire concernant des données sur les maladies psychiques et la santé mentale. Les projets européens Pratiques et Statistiques Intégrées et Comparées sur le handicap et le handicap psychique – Psicocap - puis Psicocap+ ont une double vocation : obtenir des données sur les maladies psychiques et améliorer les prises en charge autour du handicap et des maladies psychiques, dans une vision de santé publique qui doit analyser les besoins avant de mettre en place des actions ».
2 Qui participe à ce projet européen et en quoi consiste-t-il ?
F.I et J.-R.M : « La volonté de l’Établissement public de santé mentale de la Marne et du Centre Neuro-Psychiatrique (CNP) Saint Martin à Dave (Belgique), co-gestionnaires de Psicocap+, est de mettre en commun les expériences transfrontalières pour améliorer les prises en charge. Psicocap+ s’inscrit dans le projet Interreg qui couvre la Marne, les Ardennes et les Hauts de France pour la partie française ; la Wallonie, une partie des Flandres et l’Hainault pour la partie belge. Il réunit 25 partenaires provenant de Belgique et de France. Tous visent à promouvoir le passage des soins en institution aux soins familiaux et communautaires dans le domaine du handicap psychique et de la maladie psychiatrique de part et d’autre de la frontière, à travers des actions pilotes et le développement de la recherche fondamentale portée par l’Université de Mons. C’est le plus de ce projet avec un message fort : Ensemble pour le rétablissement : des soins continus, un avenir inclusif ».
3 Quelles sont les actions que mène l’établissement ?
F.I et J.-R.M : « L’établissement intervient à trois niveaux : la cogestion de ce projet européen, la communication et le pilotage de la thématique sur les actions innovantes à disséminer et à faire connaître. Là, 4 grands axes ont été définis. Le premier consiste à partager une action dans les 4 établissements de santé participants c’est-à-dire l’EPSM de la Marne, le centre hospitalier Bélair, le CNP Saint-Martin et le Campus Santé Saint-Bernard. Celle-ci doit fluidifier le parcours des patients, à rapprocher le plus possible les soins de leur lieu de vie afin de favoriser leur autonomisation.
Le deuxième axe se résume à mener des observations de terrain sur des initiatives pertinentes concernant le logement et l’insertion professionnelle et les disséminer. Le 26 mai prochain à Sainte-Ménehould, l’Élan argonnais fera ainsi visiter une résidence inclusive à l’intérieur de laquelle vivent des personnes adultes présentant des troubles psychiques stabilisés.
Le troisième axe vise à faire connaître de nouveaux métiers tels qu’infirmier en pratique avancée, capteur de logement ou pair-aidant. Enfin, le dernier consiste à promouvoir les lieux de liens, c’est-à-dire des lieux qui permettent de créer du lien social comme les Groupes d’Entraide Mutuel (GEM), les clubs thérapeutiques, cafés sociaux, etc. Une journée consacrée aux lieux de liens belges et français sera organisée le 5 juin prochain à Namur, en Belgique. Les acteurs sont invités à se rencontrer et à partager leurs expériences. C’est dans ces lieux de liens que peut se faire aussi une pair-aidance informelle ».
4 Quelles sont les retombées attendues pour notre territoire ?
F.I et J.-R.M : « Débuté en 2024, Psicocap+ s’achèvera en 2028. Il dure quatre ans. Grâce à ce projet européen, nous espérons faire connaître des innovations ou des actions qui ont porté leurs fruits dans la prise en charge des patients. Et faire en sorte que la société porte un regard positif sur les maladies psychiques ».
Les partenaires français présents
Outre l’EPSM de la Marne, le centre hospitalier de Bélair, l’Observatoire Régional de la Santé (ORS) du Grand Est, Apradis et l’Observatoire régional de la santé et du social (OR2S) font partie des 11 institutions partenaires c’est-à-dire financeurs de ce projet européen. L’Université Reims Champagne-Ardenne demeure, quant à lui, partenaire associé.