Au Centre hospitalier Léon-Bourgeois, il faut entrer dans le bâtiment 4 de pneumologie, puis monter au 1er étage, pour se rendre à l’Unité d’Hospitalisation Temporaire Psychiatrique (UHTP). S’étendant sur environ 300 m2, celle-ci dispose de 5 bureaux, de 4 chambres individuelles dont une équipée d’un lit médicalisé et d’un rocking-chair, d’un vaste espace d’accueil et d’un salon équipé d’un téléviseur. Les tons sont clairs, apaisants ; le mobilier, moderne, adapté et de qualité. « Les locaux sont spacieux, propres et bien aménagés », acquiesce Lucie Delecray, directrice par intérim de l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne, suite à sa visite le 13 mai 2022.
Ces nouveaux locaux, l’UHTP les a investis le 2 mai 2022. « Le déménagement s’est bien passé, confie le Dr Bénédicte Pluot, médecin psychiatre, responsable de cette unité. Il y a eu une bonne préparation en amont avec l’ensemble des services infirmiers, économiques, logistiques, techniques et informatiques. » C’est la seconde fois en deux ans que cette unité change de lieu. Ouverte au printemps 2020 en pleine crise sanitaire sur le site Pierre-Briquet de l’EPSM de la Marne, dans l’ancien pavillon Wallon, elle a ensuite dû intégrer U3 le 29 juin 2020, avant de rejoindre le centre hospitalier Léon-Bourgeois comme le prévoyait le projet initial. Le Dr Bénédicte Pluot met en avant la proximité avec les urgences somatiques et psychiatriques. « C’est pratique d’être sur site. Cela évite des déplacements aux patients et à leur famille. Et pour les praticiens, c’est un gain de temps ».
« Une prise en charge intensive »
Quelles sont les missions de cette unité intersectorielle rattachée à l’EPSM de la Marne ? Elle permet une hospitalisation courte (maximum 72 heures) pour évaluer, observer, traiter et orienter le patient adulte, ou pour attendre une place dans l’unité d’admission de secteur. Elle accueille également des consultations en urgence pour des avis psychiatriques, et assure la liaison avec l’ensemble des services de médecine de l’hôpital général, à l’exception de celui dédié aux personnes âgées. « L’UHTP, c’est une prise en charge intensive. Tous les jours, un patient voit un médecin psychiatre et il a deux consultations infirmiers. Dès son arrivée, si besoin, il peut également passer un entretien avec un psychologue », explique le Dr Bénédicte Pluot. L’UHTP accueille des patients adultes en situation de crise suicidaire, anxiété, syndrome dépressif, trouble de la personnalité, décompensation psychotique...
Pour prendre en charge ces personnes en crise, l’équipe médicale reste composée de 3 médecins psychiatres. Le Dr Bénédicte Pluot a été rejointe par le Dr Clémentine Dupont-Gaudin et le Dr Joséphine Christelle. « Nous avons trouvé un bon équilibre. Ces médecins qui viennent d’arriver apportent des idées nouvelles et leur dynamisme, estime le médecin responsable. Si cette unité fonctionne bien, c’est grâce aussi au renfort du Dr Lucile Moniak et ponctuellement des praticiens de l’établissement qui prennent des gardes. »
Dix-sept infirmiers épaulent ces 3 médecins. La même équipe depuis la création de cette unité. « Les soignants se sentent bien ici, constate Bénédicte Hurpin, cadre supérieur de santé. Ils sont capables de prendre des décisions, faire face à des situations parfois compliquées, répondre aux familles. » Le temps que l’équipe reprenne ses repères, 2 aides-soignants sont déployés en soutien pendant six mois.
Selon le Dr Bénédicte Pluot, depuis son ouverture au printemps 2020, l’UHTP a réussi à faire baisser le nombre d’hospitalisation sur les unités d’admission et à faire accéder à des soins psychiatriques certains patients qui ne le souhaitaient pas au départ. « Elle joue pleinement son rôle ».