Récidive suicidaire : VigiteenS veille sur les jeunes

Trois ans après le lancement de VigilanS Champagne-Ardenne, dispositif de prévention de la récidive suicidaire auprès des adultes, l’Établissement public de santé mentale de la Marne déploie VigiteenS pour les enfants et les adolescents. Pour garder le contact, des SMS et des cartes postales leur sont envoyés systématiquement.

1 536 : c’est le nombre de tentatives de suicide en 2017 dans l’ex-région Champagne-Ardenne. Selon le dernier rapport de Santé publique France, l’ensemble des départements de l’ante région présente un taux de mortalité par suicide supérieur aux taux régional et national : 18,7 pour 100 000 habitants dans l’Aube, 18,9 dans la Marne, 20,7 dans les Ardennes et 23,6 en Haute-Marne. « Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans et la 5e chez les moins de 13 ans », indique le Dr Louise Pimpaud, psychiatre sur le pôle Nord Marne, qui a lancé VigilanS Champagne-Ardenne en octobre 2020. 


C’est la raison pour laquelle le dispositif de prévention de la récidive suicidaire pour les adultes a été adapté aux enfants et aux adolescents. Son nom : VigiteenS. Il a été lancé le 1er octobre 2022 dans le Grand Est. Après Nancy et Strasbourg, ce programme de prévention est mis en place sur l’ex-région Champagne-Ardenne. Comment fonctionne-t-il ? Comme pour les adultes, après une première tentative de suicide, une carte ressources avec un numéro de téléphone à contacter en cas de besoin est remis au patient à sa sortie du service des urgences. À l’autre bout du téléphone, 2 vigilanseurs situés au 1er étage de la clinique Henri-Ey, à Reims. Ils prennent en charge les appels émanant aussi bien d’adultes que de mineurs du lundi au vendredi, de 9 heures à 16 h 45. « Toute l’équipe a bénéficié préalablement d’une formation spécifique, par un pédopsychiatre du CHU de Reims, sur la spécificité de la crise suicidaire chez les adolescents », souligne le Dr Louise Pimpaud. 
 

Tout comme les adultes, chaque jeune patient est contacté par téléphone par l’équipe de VigilanS tout d’abord entre 10 et 21 jours après sa tentative de suicide, puis 3 et 6 mois plus tard. « Le but est de prendre des nouvelles. C’est l’occasion de faire le point sur l’évolution de la situation et le cas échant, de proposer différentes possibilités d’aide et de prise en charge », explique le médecin psychiatre.  
 

L’autorisation parentale obligatoire
 

Contrairement au dispositif VigilanS, des SMS sont envoyés systématiquement aux enfants et adolescents une semaine après leur tentative de suicide, puis 1, 2, 4 et 6 mois plus tard. Les cartes postales sont, quant à elles, expédiées systématiquement 2 mois après l’acte, puis 3, 4 et 5 mois plus tard. « Pour entrer dans le dispositif de veille, nous demandons par ailleurs une autorisation parentale, précise le Dr Louise Pimpaud. Et avant la fin de la veille des 6 mois, nous faisons un point avec les parents. » Concernant la supervision de l’équipe, elle sera assurée par 2 pédopsychiatres du CHU de Reims. 
Depuis le lancement officiel de VigiteenS le 27 novembre dernier, 3 patients âgés de 12, 14 et 17 ans sont entrés dans ce dispositif. L’équipe compte sur le réseau de professionnels qu’elle a su tisser avec le déploiement de VigilanS. Sur les 35 centres existants en France, celui de Champagne-Ardenne est le 15e en termes d’inclusion de patients avec ses 2 286 personnes entrées dans le dispositif au 7 décembre 2023. « L’animation du réseau est efficace et permanente, estime le Dr Louise Pimpaud. Les professionnels de santé pensent à inclure leurs patients dans le dispositif. »
 

L'Établissement Public de Santé Mentale de la Marne
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