Publiée le 20/11/2024
Un hôpital de jour addictologique ouvre ses portes à Reims
Le pôle d’addictologie de la Marne se dote d’un hôpital de jour addictologique de 5 places à Reims. Ouvert le 12 novembre dernier, il permet une prise en charge ambulatoire des patients adultes présentant un trouble d’usage d’une ou de plusieurs substances psychoactives et/ou des addictions comportementales.
Passer de la rue à un logement individuel pérenne sans passer par la case obligation de soins ou abstinence, ni par le 115, puis l’hébergement d’urgence et les foyers : tel est l’objectif du dispositif Un chez soi d’abord qui est lancé depuis le début de l’année sur la ville de Reims. Celui-ci s’adresse exclusivement à des personnes adultes sans domicile fixe atteintes de troubles psychiatriques sévères (schizophrénie, bipolarité), avec ou sans addiction. « Nous avons constaté que ce public, qui est suivi par le Centre communal d’action sociale, ne trouvait pas d’issue dans les dispositifs existants parce que les problématiques se trouvent à la croisée de la santé mentale, des addictions, du logement, explique Noémie Michelin, directrice du « Un chez soi d’abord – Reims », chargée de mission au CCAS de Reims, qui a recensé une centaine de personnes pouvant relever de ce dispositif. Il n’y avait pas de réponse pluridisciplinaire sur le territoire. »
Qu’à cela ne tienne. À l’initiative de la Ville de Reims, 5 partenaires œuvrant dans les champs de la psychiatrie, des addictions, de la lutte contre la pauvreté, de l’hébergement et de l’accompagnement social, « partageant la même philosophie d’action », décident de coopérer et de co-construire une nouvelle offre d’accompagnement. Le Centre communal d’action sociale de la Ville de Reims, l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne, la Croix rouge française, le CAST (Centre Accueil Soins Toxicomanes) et Addictions France créent un Groupement de Coopération Sociale et Médico-Sociale (GCSMS). Ensemble, ils répondent à un appel à projets local pour ouvrir 55 places d’appartements de coordination thérapeutique Un chez soi d’abord à Reims. Un arrêté d’autorisation les créant est signé par l’Agence régionale de santé du Grand Est le 24 octobre 2022.
Dix logements déjà loués
Une équipe de 9,7 équivalents temps plein est aussitôt constituée. Elle est composée d’un coordinateur, de 3 travailleurs sociaux, d’une chargée de la gestion locative, de 2 infirmiers, d’1 médiateur de santé pair, d’une secrétaire-comptable et d’un médecin psychiatre de l’EPSM de la Marne : le Dr Sabrina Bouchair du service rémois 04 – pôle Nord Marne. « Il nous reste encore à recruter un infirmier et une secrétaire-comptable », indique Noémie Michelin.
Cette équipe pluridisciplinaire accompagne les personnes qui ont été retenues et qui ont accepté d’entrer dans le dispositif. « Au moins 2 logements leur sont tout d’abord présentés dans le quartier souhaité. Le bail est signé au nom du GCSMS, la personne devient sous locataire », explique la directrice du Un chez soi d’abord – Reims. S’enclenche ensuite un dispositif de suivi qui vise au rétablissement de la personne accueillie. Pour l’heure, 10 appartements ont été loués dans différents quartiers de Reims. Et 8 personnes sont entrées dans le dispositif, dont 2 orientées par des unités d’hospitalisation de l’EPSM de la Marne. « Ce dispositif innovant fédère les acteurs sur le territoire, constate Noémie Michelin. L’équipe est très investie et impliquée dans la philosophie du projet. » La montée en charge s’effectue de manière progressive : 3 entrées par mois. Jusqu’à occuper les 55 places d’ici fin 2024.
Contact : equipe@ucsdreims.fr
Le chiffre :
14 000 euros
C’est le coût annuel de la place pour ce dispositif contre le triple pour le suivi classique d’une personne à la rue et atteintes de pathologies psychiatriques.