« Nous sommes dans des locaux plus adaptés, plus proche du bloc opératoire », déclare le Dr Léa Niewiadomski, médecin psychiatre, responsable de l’unité d’ÉlectroConvulsivoThérapie (ECT). En septembre dernier, cette unité de l’EPSM de la Marne a emménagé au sein de l’Unité Post-Urgence Médicale (UPUM) du centre hospitalier Léon-Bourgeois. « Nous ne sommes plus isolés, nous partageons les moyens de ce service ».
Ouverte en mars 2015, l’ECT est un traitement utilisant un courant électrique de faible intensité agissant au niveau cérébral. « Deux électrodes sont placées au-dessus des sourcils, 2 autres derrière les oreilles et 1 sur une épaule. Elles sont branchées à un sismothère qui enregistre l’activité cérébrale et délivre le courant électrique qui permet de déclencher une crise convulsive », explique le Dr Léa Niewiadomski.
L’administration du traitement provoquant secondairement des secousses musculaires, une anesthésie générale est requise. « Comme notre unité est désormais installée au sein de l’UPUM, nous sommes à proximité des médecins anesthésistes qui endorment les patients et peuvent venir nous aider en cas de problème », souligne la responsable de service. Des infirmiers de l’EPSM de la Marne ont été formés pour assister ces médecins anesthésistes. « Ils préparent le patient, sont présents pendant la séance, puis assurent la surveillance en salle de réveil en contrôlant les paramètres vitaux », indique le Dr Léa Niewiadomski. La séance dure trois heures au maximum.
La seule unité de Champagne-Ardenne
Ouvert en mars 2015, l’ECT s’adresse aux personnes souffrant de troubles de l’humeur : dépression sévère ou résistante, troubles bipolaires, etc. et en seconde intention, aux patients présentant certains symptômes résistants de la schizophrénie, « dès l’instant qu’il existe un lourd retentissement sur le quotidien du patient », souligne le médecin psychiatre qui pratique l’ECT avec le Dr Andrea Pallone.
Cette unité dispose de 4 places par demies-journées. Elle est bien entendu ouverte à l’ensemble des patients de l’établissement, qu’ils soient hospitalisés ou suivis en ambulatoire. « Lorsque celui-ci est admis dans l’un de nos services, nous nous déplaçons pour le rencontrer », souligne le médecin référent. L’EPSM de la Marne demeurant le seul à pratiquer l’électroconvulsivothérapie dans l’ex-région Champagne-Ardenne, les sollicitations sont nombreuses. « Nous recevons des demandes de l’Aube, de la Haute-Marne, et même de Nancy et Metz », confie le Dr Léa Niewiadomski.
Après dix ans de pratique, elle a vu l’efficacité et la rapidité d’action de l’ECT. « Le traitement est plutôt bien toléré. Lorsque l’indication est bonne, des patients peuvent s’améliorer notablement en 2 – 3 semaines », assure-t-elle. Elle cite l’exemple d’une patiente très déprimée et catatonique. « En une semaine et demie, son état s’est nettement amélioré : elle n’était plus angoissée et l’humeur s’était presque normalisée ». Selon ce médecin psychiatre, l’état de la plupart des patients ayant bénéficié de l’ECT se maintient pendant plusieurs années. Le Dr Léa Niewiadomski le rappelle : « Ce soin ne remplace pas le traitement de fond, il vient en complément ».